Cursus

33 semaines minimum de cours par an, d’octobre à juin, pendant les deux premières années : 18 heures par semaine reparties sur 3 jours.

Une troisième année étalée sur deux ans, constituée de stages intensifs, de projets personnels et de temps libre pour permettre une insertion graduelle dans le milieu professionnel.

Des évaluations individuelles de la part de chaque intervenant et une évaluation globale à chaque semestre par l’équipe pédagogique.

Des scènes ouvertes régulières organisées par les étudiants.

Formation sur 3 sites en région d’Avignon, une capitale européenne du théâtre avec son fameux festival en juillet. Mais tout au long de l’année aussi de nombreuses activités culturelles et estudiantines sont proposées : conférences, théâtre, expositions, concerts…

  • Le conteur doit fasciner son auditoire, être capable de le conduire, sans jamais le perdre, tout au long d’une histoire, tandis que le comédien a charge, par l’entremise de la parole, de faire passer dans l’âme des spectateurs les mille nuances et intentions de ses personnages. Quant à la poésie, elle devrait pouvoir s’écouler dans la salle comme une musique. Ces capacités fondamentales, les futurs acteurs doivent êtres capables de les acquérir. Ceci inclut : un travail sur le souffle, l’articulation, la fluidité du langage, la maîtrise des ambiances, de ses rythmes, de ses nuances. Le jeune comédien devra, avant toute chose, apprendre à faire vibrer l’air de l’espace périphérique afin de démultiplier la puissance de son instrument, sans abîmer ses cordes vocales.

  • C’est par une pratique bien conduite que le comédien saura acquérir au mieux la maitrise de son art, le sens du texte et sa réalisation dans l’espace. L’interprète apprendra peu à peu à ressentir quel endroit sur scène est le plus efficace pour tel ou tel monologue, quels positionnements et relations conviennent le mieux à tel dialogue, comment la manipulation d’un objet peut créer une ambiance et un sentiment capables de soutenir l’action et le texte, quelles relations entretenir avec la scénographie et le costume, la place qu’il faut donner à l’imagination, la psychologie d’un personnage, comment agissent le profil, la face, ou la qualité d’un déplacement… Exercices, travail sur des extraits de pièces et mises en scène de spectacles seront à l’ordre du jour tout au long de la formation. Ceci permettra aux acteurs de développer les instincts indispensables à leur profession.

  • L’eurythmie permet d’entrer dans la vie du mouvement, et d’en explorer les métamorphoses. Elle donne à l’acteur la possibilité d’appréhender l’espace de façon nouvelle. Ce mouvement est en relation avec les forces liées aux sons parlés ou musicaux, et en révèle la nature profonde : il devient langage rendu visible. En eurythmie de la parole, apprendre à vivre le langage comme quelque chose qui peut se déployer dans l’espace, y prendre des formes, exprimer des gestes remplis d’âme, c’est découvrir comment la parole peut prendre corps et le corps devenir expression du langage. Grâce à l’eurythmie, l’acteur apprend à distinguer:

    • la forme qui nait du sens des mots

    • le dynamisme lié aux qualités des voyelles et consonnes

    • les ambiances d’âme liées aux gestes et attitudes

    Déployer de cette façon le langage dans l’espace, c’est permettre à la voix elle-même d’y trouver sa dimension.

  • Au delà de la simple envie de jouer et de la spontanéité naturelle caractérisant les comédiens, il est nécessaire de mettre de la conscience dans ce que sont les universels du spectacle vivant, pour ensuite les travailler méthodiquement. Engendrer des ruptures, des silences, créer une ambiance, donner un rythme à l’action, développer un sens du timing et de la justesse, savoir faire une entrée ou une sortie, maîtriser le rire et les pleurs, créer un personnage… Ce cours permettra d’éclairer le travail fourni durant les heures d’interprétation.

  • Acquérir le sens de l’improvisation, c’est toucher ce point où tout le travail technique « disparait » pour se mettre au service de l’art. Dans le spectacle vivant, l’art est un processus de temps ayant lieu dans un moment subtil de rencontre entre les artistes et leur public. Une représentation doit être recréée à chaque fois, comme si elle surgissait de l’instant, donnant le sentiment de n’avoir jamais été jouée ou travaillée. C’est à ce prix, que l’artifice du théâtre apparaît « plus vrai » que le monde réel.

  • En accord avec le théâtre antique, nous avons constaté que les disciplines de la gymnastique grecque permettaient l’acquisition de facultés constituant le fondement du travail de l’acteur. Par exemple, la course donne l’aisance nécessaire à la marche et au déplacement sur scène, tandis que le javelot permet à l’acteur de lancer ses phrases à travers l’espace, sans effort et avec efficacité. Ainsi nous pratiquerons ces disciplines avec assiduité et en relation constante avec le travail du comédien.

  • Le théâtre a véritablement émergé du chœur peu après l’apparition du coryphée. Le chœur donne une puissance quasiment extra-humaine à la parole et au texte; il élève le théâtre à un monde d’imagination, considéré dans l’antiquité comme divin. Par le travail du chœur, l’acteur sent qu’il est capable d’élargir son univers d’interprétation bien au delà des contingences du monde quotidien.

  • Deux compétences seront acquises grâce au travail du masque. D’abord la maîtrise du style qui occupe une place importante sur scène, notamment en commedia dell’arte et dans le théâtre antique. Mais au delà de ces acquis, le masque éduque le sens d’une gestuelle ample et efficace, sans être exagérée ou artificielle.

  • Chez le mime, l’énergie développée à l’extrême dans telle ou telle partie du corps subjugue le spectateur et captive son attention. Inconsciemment, le public, conduit par la concentration du mime, suit la trame de ses mouvements et comprend ainsi l’histoire muette que ce dernier crée pour lui. L’acteur doit intégrer cette force de concentration dans le corps, force qui donne vie à ses actes, ses gestes et déplacements.

  • La danse Laban se distingue des autres grands mouvements de la danse contemporaine par le fait qu’elle s’est développée à partir de l’observation des qualités du mouvement, telles qu’elles existent réellement chez l’homme. Par exemple, un mouvement peut être « flexible » ou au contraire « direct ». Travailler ainsi les polarités de qualité du mouvement et leurs diverses combinaisons est une base très utile pour la construction d’un personnage, mais aussi pour rendre l’acteur lui-même plus mobile, libérant son corps de ses tendances naturelles. Il devient ainsi un meilleur outil pour incarner des personnages parfois très éloignés de sa propre constitution.

Les enseignements